Les agriculteurs ougandais se tournent vers les asticots comme solution à la pénurie d’engrais
En temps de crise pour les agriculteurs, les larves de mouches soldats noires deviennent une denrée recherchée.
Les larves de la mouche soldat noire transforment les déchets organiques en engrais organique.
En réponse à une pénurie mondiale d’engrais, les agriculteurs ougandais recherchent une autre méthode de fertilisation : les asticots.
La pénurie d’engrais est largement attribuable à la guerre de la Russie en Ukraine. Ensemble, ces pays sont responsables de près de 30 % des exportations mondiales d’engrais à base d’azote et de phosphore.
Le processus organique d’utilisation des asticots pour produire de l’engrais est simple. Les asticots – les larves de la mouche soldat noire – sont placés dans des cuves ou des seaux remplis de déchets alimentaires fermentés (le processus de fermentation ramollit les déchets). Là, les asticots vont travailler, mangeant les déchets alimentaires pendant environ une semaine. Lorsqu’ils digèrent les déchets, les enzymes les décomposent et les déjections de l’insecte sont transformées en engrais utilisable.
L’Ouganda est connu pour la culture du coton, du thé, du tabac et du café – ce dernier apportant la source de revenus la plus élevée de la région. Mais le prix des intrants pour stimuler les cultures a quadruplé ou triplé car les engrais synthétiques sont rares. Dans les régions productrices d’Afrique subsaharienne, la plupart des agriculteurs exploitent de petites exploitations, pour la plupart familiales, avec des budgets serrés qui empêchent les producteurs d’acheter de nouveaux engrais synthétiques plus chers.
En Ouganda, les cuves pleines d’asticots deviennent rapidement une denrée recherchée. Les responsables de l’agriculture du pays distribuent les cuves gratuitement, inscrivant les noms des agriculteurs intéressés sur une liste pour recevoir certains des insectes producteurs d’engrais.
Poussé par la société de gestion des déchets Marula Proteen et l’exportateur agricole Enimiro, le nombre d’agriculteurs utilisant le programme d’élevage larvaire dans les districts agricoles ougandais est passé de deux agriculteurs en janvier 2021 à plus de 1 300 agriculteurs participants aujourd’hui.
Grâce à ce processus, les agriculteurs ne se contentent pas d’obtenir des nutriments pour leurs cultures. Une fois que les producteurs ont mis la main sur les cuves, ils ont la garantie d’un « triple profit en espèces » après avoir élevé les larves avec des déchets alimentaires pendant 14 jours, selon l’Associated Press. Les agriculteurs peuvent alors conserver l’argent et les engrais pour la production d’asticots, tandis que les entreprises de gestion des déchets obtiennent de plus en plus d’asticots pour maintenir un programme qui a débuté en 2017.
Le programme d’élevage larvaire n’est pas propre à l’Ouganda. On les trouve également principalement dans les zones souffrant de sécheresse persistante, notamment au Nigeria et au Kenya.
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